L’eau chaude sanitaire (ECS), c’est l’un des piliers du confort au quotidien. Que ce soit pour la douche, la vaisselle ou la lessive, un bon chauffe-eau doit répondre aux besoins du foyer sans surconsommer. En rénovation, il est souvent possible d’optimiser l’existant ou de changer complètement de technologie pour une meilleure efficacité énergétique.

Les grandes familles de chauffe-eau

1. Chauffe-eau électrique à accumulation (ballon classique)

• L’eau est chauffée par une résistance (blindée ou stéatite)
• Capacité de 50 à 300 litres
• Simple à poser, peu coûteux, mais énergivore si mal dimensionné
• Peut fonctionner en heures creuses pour réduire la facture

2. Chauffe-eau instantané électrique ou gaz

• Chauffe l’eau à la demande, pas de stockage
• Gain de place, économique si peu de besoins
• Moins adapté aux foyers avec plusieurs points d’eau simultanés

3. Chauffe-eau thermodynamique

• Pompe à chaleur intégrée, consomme 3 à 4 fois moins d’électricité
• Idéal en rénovation pour les maisons avec buanderie ou garage
• Nécessite un local de minimum 10 m² bien ventilé
• Coût plus élevé, éligible aux aides (MaPrimeRénov’, CEE…)

4. Chauffe-eau solaire individuel (CESI)

• Capteurs sur le toit + ballon avec échangeur
• Jusqu’à 70 % d’économies sur l’eau chaude
• Idéal pour régions ensoleillées, bien orientées
• Plus complexe à poser, mais très rentable sur le long terme

Quel volume choisir ?

Bien dimensionner son ballon permet d’éviter les pénuries… mais aussi de ne pas chauffer trop d’eau inutilement.

💡 Si vous avez une douche à l’italienne + baignoire, surdimensionner légèrement est conseillé.

Où installer son chauffe-eau ?

Les critères essentiels :

• Proximité avec les points d’eau pour limiter les pertes (surtout en rénovation)
• Espace suffisant et ventilé
• Facilité d’accès pour l’entretien
• Possibilité d’évacuation vers un siphon (groupe de sécurité)

Emplacements typiques :

• Buanderie ou cellier
• Placard technique (modèles compacts verticaux ou plats muraux)
• Garage (parfait pour les thermodynamiques)
• Combles isolés (possible si hors gel et plancher renforcé)

Attention : ne jamais installer un chauffe-eau dans une pièce de vie, une salle d’eau sans séparation, ou sans vidange possible.

Étapes de pose (chauffe-eau électrique à accumulation)

1. Fixer le ballon au mur (chevilles béton obligatoires) ou sur trépied
2. Raccorder à l’eau froide avec vanne d’arrêt et clapet anti-retour
3. Installer le groupe de sécurité en sortie froide
4. Raccorder à l’eau chaude vers le réseau de distribution
5. Brancher électriquement avec ligne dédiée, disjoncteur 20 A et différentiel 30 mA
6. Faire la mise en eau et vérifier l’étanchéité
7. Programmer les heures creuses si contrat adapté

Sécurité et conformité

• Groupe de sécurité obligatoire avec évacuation gravitaire
• Soupape tarée à 7 bars
• Raccord diélectrique (souvent fourni) entre le ballon et le cuivre
• Vidange possible obligatoire
• Norme à respecter : NF C 15-100 pour l’alimentation électrique

Astuce en rénovation : installer un ballon déporté ou un chauffe-eau d’appoint

Si certains points d’eau sont très éloignés, il peut être utile d’ajouter :

• Un petit ballon 30L sous évier (ex. studio ou dépendance)
• Ou un bouclage ECS avec pompe pour limiter le temps d’attente (cf. chapitre 2)

En résumé

✔ Choisissez un modèle adapté à vos besoins
✔ Pensez à l’emplacement et à la ventilation
✔ Respectez les normes électriques et sanitaires
✔ Envisagez un système plus économe (thermodynamique ou solaire) si le budget le permet

À suivre…

Dans le Chapitre 9, on abordera des cas particuliers : rénovation partielle, maison à étage, extension ou tiny house, plomberie dans des murs porteurs, ou encore adaptation d’une vieille installation.